
Agnès 41 ans, est la maman de quatre enfants, Raphaël 12 ans, Gabrielle 9 ans, et Jules et Louise, des jumeaux de 6 ans. Elle vit en couple dans un appartement en région parisienne avec ses enfants et nous raconte ici son quotidien depuis le début du confinement.
Amicie. Ta situation actuelle
Agnès : Chez nous, les deux parents télétravaillent depuis le début du confinement (Agnès est attachée de presse). On joue les profs de substitution pour trois niveaux différents (5e, CM1 et grande section de maternelle) et ça reste très compliqué. On fait évidemment du mieux que l’on peut, mais pas toujours. Je ne m’impose pas forcément un timing chaque jour, mais j’essaie plutôt de lisser les choses à faire sur une semaine, en fonction de mon niveau d’énergie disponible, qui est très variable d’un jour à l’autre ! Parfois je n’ai pas envie, et ce n’est pas très grave.
Amicie. C’est quoi ta journée type ?
Agnès. Je me réveille souvent la première, par habitude, et je m’octroie une demi-heure toute seule dans la cuisine, où je bois plusieurs cafés en suivant le fil d’actu de France Info. Quand le reste de la famille se lève, je prépare toutes les tartines de chacun, et évidemment personne n’aime la même chose, il ne faut pas se tromper ! Pendant que les enfants prennent le petit déjeuner dans le salon, les parents en profitent pour faire les lits, aérer les chambres et faire un peu de ménage.
À partir de 9 h 30, on fixe un petit planning du programme scolaire du jour de chacun et on se met tous au travail. Les deux plus grands sont plus ou moins autonomes, mais pour les petits il faut être présent alors on alterne. C’est assez souple comme organisation. Mais la vraie clé pour arriver à s’en sortir, c’est de sanctuariser une pièce au calme, en l’occurrence la chambre parentale, pour les visioconférences, les réunions téléphoniques ou pour regarder Netflix au calme. Les enfants savent qu’ils ne doivent pas y entrer !
On déjeune vers 13 heures. Je profite de ces journées à la maison pour passer un peu plus de temps en cuisine, et tester de nouvelles recettes. Je n’ai jamais le temps d’habitude, à part le week-end, alors ça m’amuse assez. Enfin ça m’amusait assez (rire). Pour être honnête, après un mois de confinement, je sature un peu de faire la cuisine pour six deux fois par jour ! L’après-midi on s’économise, c’est dessins animés, jeux et temps libre ! En fin de journée, on vérifie le travail scolaire des grands, et on les aide si-besoin.
On dîne vers 20 heures, et vers 21 heures, tous les enfants sont couchés, et j’avoue apprécier énormément ce moment béni où plus personne ne braille dans l’appartement.
Amicie. Tu es plutôt yoga, cardio ou méditation ?
Agnès. Aucun des trois ! Je fais un peu de yoga de temps en temps, en espérant finir par aimer ça, mais jusque-là ça ne fonctionne pas. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot !
Amicie. Le confinement pour toi, c’est diet ou au contraire maxi-goûter ?
Agnès. Maxi-goûter ! Je fais pas mal de gâteaux maison, des recettes archi faciles parce que j’aime ça et que j’ai le temps. D’habitude, les enfants ont parfois des goûters industriels mais là, l’idée est quand même d’aller faire les courses le moins souvent possible, et un gâteau au yaourt maison dure plus longtemps qu’un paquet de Pitch ! On fait d’ailleurs encore plus attention au gaspillage depuis le confinement. J’ai réduit les proportions de viande, je sers aux enfants des assiettes plus petites. S’ils ont encore faim, je les ressers évidemment, mais je ne veux vraiment pas jeter de nourriture.
Amicie. Tes tips infaillibles pour occuper tes enfants ?
Agnès. Les documentaires ! Un épisode de C’est pas sorcier t’assure 26 minutes de calme, il ne faut pas passer à côté de cette opportunité ! Mais sinon, j’ai beaucoup de chance car mes enfants jouent beaucoup entre eux. Les jumeaux peuvent passer plusieurs heures par jour dans leur chambre à s’inventer des histoires avec des Playmobil et des boîtes en carton. Ils n’ont pas besoin de nous pour s’occuper, et c’est comme ça depuis toujours, c’est peut-être l’effet jumeaux ! Les plus grands, eux, sont très connectés. Ils sont en contact avec leurs amis toute la journée via What’s App ou Facetime, eux aussi nous sollicitent peu dans la journée. Mon ado me le dit souvent, au-delà de l’aspect très anxiogène de la situation actuelle, lui vit sa meilleure vie !
Amicie. Comment tu fais tes courses ?
Agnès. Une fois tous les quinze jours, un des parents va faire un méga-plein de courses au supermarché en bas de la maison. On prend un peu de frais et un peu de surgelé. Ensuite, on gère les stocks comme un entrepôt logistique, classés par type de produits et date de péremption pour tenir deux semaines ! On a même mis en place un planning des menus de la semaine. Je ne pensais pas un jour en arriver là (rire).
Amicie. Ce qui te manque le plus en ce moment ?
Agnès. Un jardin ! Et embrasser mes parents. L’éloignement physique avec ceux qu’on aime me coûte énormément…
Amicie. Ce que tu aimes le plus en ce moment ?
Agnès. La liberté de pouvoir aménager mon emploi du temps comme je le veux. Moi qui suis d’habitude au bureau dix heures par jour, j’apprécie énormément de pouvoir faire toutes les tâches inhérentes à la gestion d’une famille nombreuse dans la journée, plutôt qu’avant 8 heures ou après 19 heures. Cette nouvelle logistique diminue drastiquement le stress et la pression quotidienne, et je sais déjà que je vais avoir du mal à revenir à un rythme plus serré !
Au-delà de ces considérations ménagères, j’aime aussi beaucoup le fait de ne plus avoir à mettre la pression aux enfants pour se lever, s’habiller, se brosser les dents, se coiffer… Ils vivent en pyjama depuis un mois, et ça me va !
Amicie. Ton message aux parents confinés ?
Agnès. Il sera évidemment très « Éducation approximative » (Agnès est l’auteur du livre à succès « lLéducation approximative ».) : on a le droit de rater son confinement, on a le droit de s’énerver, de crier, de s’agacer, c’est absolument normal d’en avoir ras le bol du bruit, du bazar, des repas à faire sans cesse, des disputes entre frères et sœurs, des engueulades, etc. Ça n’est pas parce que vous vous retrouvez tous ensemble en famille que vous ne devez partager que des bons moments. Il y aura des jours parfaits, et il y aura des jours où rien n’ira, et c’est très bien comme ça. On s’accroche et n’oublie pas que c’est comme les nuits blanches des premiers mois ou le terrible Two, ÇA VA PASSER. Aucune culpabilité n’est autorisée durant ce confinement. C’est déjà une petite épreuve en soi de rester confiné, alors inutile de s’auto-flageller !
Amicie. Ce que tu feras mieux la semaine prochaine ?
Agnès. Je vais essayer de moins m’agacer avec l’ado qui brûle à une vitesse folle les ressources de mon réservoir de patience. J’y travaille (rire).

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